PIERPOLJAK Ça parait imprononçable comme ça, hein ? Alors allez-y au ralenti, détaillez et articulez. Ça ressemble à du Reggae comme ça, d'entrée de jeu, et bien ralentissez aussi sur le jugement, écoutez tout et détaillez itou. Ne serait-ce pas plutôt de la chanson? Du ska ? Du ragga ? Du funk ? Une certaine nonchalance domine. Ralentir, chalouper... ça c'est le côté Dominique. Car si Pier machin chose est un gars de Colombes (il a traîné sa tchatche dans le sound systems parisiens, produit avec son frère la compile qui a permis de découvrir Tonton David...), il a également vécu aux Antilles. De retour chez les métros il a posé ses valises et écrit avec Monsieur Loorius, un D.J., les cartes qu'il avait eu la flemme de poster de là bas. Bien sûr, recto il y a la mer et les cocotiers, mais verso, cachet de la poste faisant foi, ça sent quand même l'environnement urbain, son univers impitoyable. Soleil dans le son, "Boulets Rouges" dans les mots. Pas tous. L'art de passer le message sans élever le ton, tout en se ménageant quelques plages ludiques pour bronzer tranquille.

Nouvel album : "Pierpoljak"



IMPERIAL TEEN Toutes les touches du claviers de Faith No More ne suffisaient pas à Roddy Bottum pour jouer ses rêves. Il a dû s'échapper discrètement pour retrouver quelques potes de San Francisco et, en une semaine l'année dernière, ils ont enregistré un pur joyau pop : 11 titres musclés et grinçants, totalement craquants. Il le faut préciser tout de même, les potes de Rod sont loin d'être des débutants. A l'exception de Will Schwartz (guitare), new-yorkais immigré sur la côte Ouest, dont c'est la première expérience, les deux autres Imperial Teens ont déjà une carte de visite élogieuse. Jone Stebbins (basse, guitare, chant) et Lynn Perko (batterie, guitare, basse, chant), les deux punk-rockettes qui complètent l'équipe, sont issues de The Wrecks (groupe féminin du Nevada), la seconde ayant, de plus, officié au sein de deux autres groupes prestigieux (The Dicks et Sister Double Happiness). Ceci explique peut-être cela.

Nouvel album : "Seasick"



FINE YOUNG CANNIBALS De la rencontre de Roland Gift, chanteur d'une obscure formation londonienne de soul/rythm'n blues (The Akrylix), avec deux anciens membres de The Beat, Andy Cox (guitare) et David Steele (basse, claviers), sont nés, en 1984, les Fine Young Cannibals. Six mois plus tard "Johnny Come Home" explosait dans les charts, d'un bout à l'autre de la planète. Les paroles du second single, "Blue" (critique du Tacherisme) permis de découvrir une nouvelle facette du trio mais l'empêcha de remporter le même succès. "Suspicious Mind" (standard de Presley) réconcilia tout le monde. L'aspect politique pourtant n'avait rien d'un accident. En 90, deux albums plus tard, récompensés par un Grammy Award (meilleur groupe anglais, meilleur album) les Fine Young Cannibals retournaient leur trophée en signe de protestation contre le gouvernement. Intransigeants ils le seront aussi jusqu'au bout dans leur musique : pas satisfaits par les ébauches du troisième opus, ils préféreront se saborder que de le sortir. Un "Best Of" pour les Fine Young Cannibals ne pouvait s'appeler que "Finest" et ils ne s'en sont pas privés. Voici donc, quelques six ans après la fin du groupe une petites anthologie de ses meilleurs morceaux.

Nouvel album : "Finest"



ULTRA ORANGE Ultra Orange c'est comme une bulle de lumière qui éclate en dévoilant toutes les couleurs du spectre. De la mythologie aux prophéties, du rock à la techno, leur musique irradie une énergie positive, radioactive certes mais que de bons rayons. D'ailleurs dans leur histoire à eux, les survivants de l'après-Bombe font de chaque jour une fête. Une version moderne de l'Arche de Noé. Un échantillon de chaque style musical a été sauvé, et au lieu de se contenter de revisiter l'Histoire, Ultra Orange s'appuie sur un savoir déjà bien maîtrisé, pour en écrire une nouvelle page. On s'était déjà pris une claque avec le single, l'album enfonce le clou. Pierre Suspense, qu'on a pu connaître batteur des Cherokees ou héros solitaire, défendant ses couleurs sous son propre surnom, Chris Sanchez (guitares), Julien "DJ Dju-Dju" Leprovost, Alex Altain (prog), et Gil Lesage, Barbarella post nucléaire à la voix d'elfe, vous invitent à une croisière spatio-temporelle, avec Yarol Poupaud aux manettes. Embarquez. Un voyage pareil, ça ne se refuse pas.

Nouvel album : "Ultra Orange"



SUSANNA HOFFS On la croyait off Susanna, et la voilà on.
A l'époque déjà , d'aucuns avaient pensé qu'elle aurait mieux fait d'accepter les avances d'un Prince qui, charmant et pas chien, avait fini par offrir aux BANGLES un impeccable "Manic Mondays" en guise d'accusé de réception du refus de la belle.
En 1996, exit les BANGLES et leurs fantasmes Mersey.
SUSANNA HOFFS revient aujourd'hui sur le devant de la scène en solo, par la grâce d'un album corset qui laisse sans peine entrevoir les charmes délicats d'une maturité bien assumée.



DORIAND Dorian d'Orient, DORIAND ?

Pas du tout.

Là où le pseudo laisse penser à un personnage rêvant de marier Oscar Wilde à T.H. Lawrence, on découvre un jeune auteur-interprète, pétri de pop frenchy but chic et adepte d'une distanciation qui oublierait d'être hautaine.
Immédiat (il y a 10 ans on aurait dit catchy), dansant et intimiste, l'album de Doriand ose s'adresser au plus grand nombre en restant complexe.
Jetant au diable le paradis, Doriand a déjà conquis les radios ; gageons qu'avec des chansons de la qualité de "La Pagaille" ou "L'amant carnivore" il s'immiscera en douceur dans le quotidien de leurs auditeurs.



OLLANO : OLLANO est le partronyme choisi par Marc et Xavier, deux compositeurs dont on avait suivi les précédentes aventures sous d'autres pseudos (VANGUARD, DIRTY JESUS, INDURAIN). Etrangement, leur album se définit de lui même, de l'intérieur, à travers ses lyrics. Profession de foi ("Je veux l'attractions sans la gravité, sans le poids des corps ni l'apesanteur"), ou constat incitatif ("de la racine au fruit, de l'artère à l'aorte, la sève se répand"), les mots, portés par les voix de LNA (la soeur de Lio) ou de Sandra, flottent dans ce disque en suspension dont la musique ne touche quasimment jamais le sol.
OLLANO propose un travelling tout en arrangements soyeux, et surprenants, entre bande son pour film secret et collection de vignettes pastels , qui verraient les maître de la scène jazz new-yorkaise des 60's jammer avec la fine fleur du psychédélisme intimiste.
 



à suivre...


Captur� par MemoWeb � partir de http://www.barclay.fr/fr/nvo/nvo.html le 10/02/97